Le pas grand chose

mardi 30 janvier 2018, par par Arnaud Bruni

Salle comble en ce lundi soir au Prato pour le spectacle de Johann Le Guillerm, « Le pas grand chose ».
Ici, finies les « grandes formes », c’est une invitation plutôt à découvrir en détail et de façon sensible les pistes développées dans l’exposition qui accompagnait ces derniers temps son précédent spectacle.
L’occasion de découvrir le monde « décalé » de ce créateur très créatif qui, comme Copernic en son temps, jette un regard totalement novateur sur le monde, sur la science.
En conférencier modèle - mais non moins privé de poésie, de philosophie, voire d’humour à certains moments - il nous fait découvrir sa vision du monde pour nous amener à porter un regard « nouveau » sur celui-ci.
Car, comme il le dit de l’esprit dans son spectacle, « ce que l’on voit nous empêche de voir ce qui est caché derrière » ; et cela vaut également pour tous nos sens.
Pour compenser la « petitesse » des mondes qu’il nous donne à voir, à observer (les nombres, les formes, le mouvement...), il est accompagné d’un dispositif ingénieux auxquelles sont articulées plusieurs caméras, dont une placée jusque dans un de ses tiroirs d’où il se filmera pour nous parler, la tête dedans. Les images sont projetées sur un écran géant pour nous permettre de suivre son exposé au fur et à mesure.
Sur un rythme parfois très lent, en opposition avec les effets spectaculaires souvent utilisés aujourd’hui dans l’art en général, il parvient, comme un Jim Jarmusch pour le cinéma, à nous pousser à la contemplation. Ce qui est plutôt rare dans les vies stressantes que nous menons et ce qui ne l’a pas empêché de recevoir du public une belle ovation.
Bravo ! Et encore bravo !