Ce que je retiens

mercredi 31 janvier 2018, par par Pascale Logié

Elle, à la fois fragile et déterminée. Une posture ancrée au sol. Compacte et puissante.

Chute, effondrement.

Elle évoque Vincent, l’absence, la disparition, le manque.

Elle incorpore sa danse à lui.

Pour ne pas effacer sa danse, elle a un temps effacé la danse.

Elle se souvient, de sa grand-mère, des mots perdus, des mots qui ouvrent l’espace.

Elle note, depuis 1932 tous les noms des danseurs.

Elle part pour mieux revenir…

Force, puissance, sauts rageurs, tapes de pieds qui écrasent un passé douloureux.

Elle raconte ses souvenirs d’enfance, les crocodiles invisibles.

Valence, le passage en douane.

Elle connait les pseudos de papa, de maman en réunions secrètes sous l’occupation militaire.

Éblouissement, amoncèlement des voix ça c’est… traces d’un corps éponge.

Elle traduit, mélange les époques et les discours.

Elle écoute, la veuve de Victor, 11 septembre 1973.

On lui a pris son mari et aussi sa danse ?

Elle n’avait pas de mots.