Possédée par Pythagore

mercredi 31 janvier 2018, par par Pascale Logié

Hier soir, un étrange sentiment me gagne.
Pythagore m’a accompagnée toute la journée.
Cela a commencé avec le remix de Pas grand-chose de Johann Le Guillerm où je récite de manière schizophonique le théorème de Pythagore en manipulant des bananes.

S’ensuit la rencontre avec Diederik Peeters à la COOP du Lycée Gustave Eiffel. En chemin avec Marie, j’évoque le souvenir de mon père professeur de mathématiques qui a fait toute sa carrière dans cet établissement. Il était connu comme le loup blanc à Armentières à l’époque. Papa est décédé en 1999.

Je me remémore les moments douloureux de cours particulier d’un père qui avait transmis à sa fille l’engagement et le militantisme mais hélas pas la bosse des maths.

Et devinez quoi ! Lors de son spectacle Apparitions schizophoniques Diederik Peeters invoque des êtres de l’au-delà et c’est Pythagore qui surgit des ténèbres du Lycée Gustave Eiffel !

Puis, au-delà de tout scepticisme émanant de ma pensée cartésienne et de mon sens pragmatique, je rentre à la maison bouleversée par le second spectacle, (elle) retient d’Olga de Soto. Pièce sensible et émouvante durant laquelle je repense à mon père. Toutes les actions politiques qu’il a menées pour la défense des droits de l’homme contre le fascisme et le partage des biens. L’éducation sensible et l’éveil à l’esthétique, papa programmait de fausses données numériques afin d’obtenir de jolies courbes à la table traçante. Il affichait ces gracieuses volutes au-dessus de son bureau au grand dam de maman, qui préférait les figures apolliniennes de la Renaissance Italienne.

Voilà. J’ai donc passé une drôle de nuit, et je pense bientôt consulter Mamie Josiane.