Tentative d’épuisement d’un corps en orbite

samedi 27 janvier 2018, par par Marie Pons

Au commencement était le slam.
Perché sur une petite boîte, micro en main, Louis Vanhaverbeke débite la Genèse en rythme et ouvre le livre d’une création tous azimuts.
Lancé en orbite, il s’engage dans une course au tempo tracé par le sillon des vinyls qui dictent tour à tour le tic tac de son temps d’action.
Système solaire à lui seul, catalyseur d’une galaxie réglée comme du papier à musique, satellite de ses objets de plastiques colorés, moulés, mondialisés.
Une bouteille jaune vole au vent, l’eau surgit brumisée puis c’est la flamme d’un faux feu olympique qui brûle entre une tentative de strip-tease et un flash de Pamela Anderson.
Les chansons d’amour passent et le beat goes on.
Une tentative de retournement de crêpe et un tour en skate plus tard Louis décide de viser plus haut. Il crée plein de fausses fins dans des ambiances lunaires, à l’aide de disques de chantilly tournoyant à plein tubes et de milliards d’étoiles à facettes qui défilent dans l’espace, tandis que sa fusée azotée décolle sous les auspices d’anciens cosmonautes médusés.
Reste un trou d’écume blanche, une polyphonie chantée au nom de la séparation achevée des eaux du ciel et de la terre et un pas de deux pour un homme et une boîte à musique.
Évitant la tarte à la crème, Louis déjoue chaque piège en bricolant génialement, sans emphase mais avec un art de la minutie nonchalante.