A 10 centimètres près je t’aimerais

lundi 29 janvier 2018, par par Elena Carbonelli

Salut.
Il fait noir, bien noir. Où sommes nous ?
Il n’y a personne ici. C’est évident, c’est sûr. Nous sommes seules. Nous pouvons prendre le temps. L’espace est à nous. Au centre de, en plein milieu de, ce vide est interstice.
C’est un bel endroit pour nous expliquer en effet. Un très bel endroit puisque personne ne nous voit dans les faits.
Ne parle pas. Tais-toi. Écoute. Caresse. Le silence nous abattra, le silence s’épaissit déjà.
Ta poitrine est chaude, ton cœur est lamenté ou lamentable plutôt.
Tu te poses, tu frôles . Semblable, similaire. Douce ma douce, plonge tes doigts.
Aller viens, vois comme il n’y a rien entre nous, il n’y a peut-être jamais rien eu d’ailleurs.
Un duel nous sommes, plutôt qu’un duo. De tes doigts ces dominos ont été bousculés.
J’imagine l’obscène jusqu’à être émue, je me voue au simulacre pour ne jamais être déçue.
Les fantasmes nous vrillent si l’obscur nous induit.
Quelle est cette lueur ? Est-il l’heure ?
Écoute encore. Tu es mon décalage. Je te jalouse, je t’envie. Je te hais.
C’est bien compris. Tu as confondu tes sentiments et cette nuit tout va changer. Nous traverserons la foule. Nous prendrons ce train, bredouilles. Nous irons loin dans nos paroles et nos actes.