A dix centimètres près. Ce sont les dix...

lundi 29 janvier 2018, par par Pascale Logié

A dix centimètres près. Ce sont les dix derniers les plus longs.

Entrer dans les profondeurs obscures de la disparition n’est pas chose simple pour qui se complait dans la position confortable du spectateur.

C’est à ce défi que nous sommes conviés par les deux performeuses danseuses et philosophes.

Plein feu sur le public, deux silhouettes féminines se distinguent côté cour à l’avant-scène du plateau plongées dans l’obscurité du petit écrin noir de la COOP.

Les réverbérations des paillettes et la solarisation des frisottis des cheveux échappés des chignons profilent les sujets en filigrane.

Ces présences diaphanes, sensibles sont portées par un silence écrasant. Seuls les regards caressants des interprètes éveillent notre attention. L’une et l’autre s’entrainent tour à tour dans une suite de contacts équidistants à la grande sensualité. Tout est dans le titre, les choses sont dites.

Elles disparaissent dans l’obscurité du plateau. Au risque de se perdre, et de perdre le public. Moment d’égarement que seul l’éblouissement des projecteurs nous garde en alerte.

La poétique de la disparition forme conceptuelle copieusement usitée ces dernières années dans le refus du spectaculaire fait soudain place au langage.

Ouf ! On se repositionne sur nos sièges, respire !

Suite d’onomatopées, paroles en miroir parfois inaudibles. Poule au pot ? Ah c’est ça la foule !

Pour se retrouver nez à nez sans jamais s’embrasser. Juste distance.

Mais on n’a pas parlé des grecs !