Des poussières propres

lundi 29 janvier 2018, par par Eliott Pradot

Des bébés dans leur bodys roses pâles qui regardent leur grand manitou.
Lui, du vieux sage il a la barbe et la pellicule éclatante – il ne faudrait pas qu’il paraisse terne – du passé gris qui fuient : du balai ! Seul le grand manitou brille en solo, en silence. Puis il part, majestueux, et dans sa traîne les costumes roses ratissent l’espace. Ils semblent l’avoir sur le dos. Ils sont ces enfants sages qui brossent dans le bon sens du poil leur professeur, redoutant qu’il ne les mettent au coin, au placard à balai. Ils se croisent et se décroisent sous la rigueur militaire des doigts du grand manitou. En récompense ils se passent à tour de rôle l’apanage gris, l’héritage qui les rend fiers de se tourner vers nous pour se montrer forts, et singuliers, et indépendants... Le grand manitou inspecte. Les musiques balayent les danses qui sont des poussières étranges : on aurait soufflé un peu d’ennui qu’elles ne s’éparpilleraient pas. Il faut dire que ce sont des poussières dont on reconnait les formes, carrées, droites : ce sont des poussières propres !